Vivre Au Japon – votre guide voyage manquant!
Je viens de recevoir une carte postale de mon ami de Carl T Slater. Je l’ai rencontré par l’entremise du site le japon c’est fusigi qu’il opérait dans le temps. Un site intéressant qui nous faisait découvrir avec sa plume et quelques photos le visage caché du Japon de façon très divertissante. Après avoir perdu contact, il est revenu en force avec http://www.happycurrysuperspeciallunch.com/. Il a marié une Japonaise et il s’est expatrié au Japon. Il devient donc notre expert du Japon. Voici son Premier Billet.
La voix de l’opérateur annonçait l’arrivée prochaine à la station Funabashi. J’avais déjà vécu bien pire comme durée de trajet, mais je ne pus éviter de subir l’inévitable wagon surbondé. Le mot d’ordre était toujours à l’économiser l’énergie, mais, Dieu merci, ils laissaient la climatisation sur les lignes principales durant les heures de pointe.
Lorsque les portes ouvrirent, la marée humaine déferla vers les sorties. Je suivis la cadence, tâchant de respecter la direction que prenaient les multiples branches de la marée, laquelle se séparait en plusieurs filets. Arrivé aux barrières de sortie, je glissai ma SUICA Pass sur le lecteur magnétique. Un timbre approbateur m’indiqua que je pouvais passer. De l’ouverture de son stand, un employé de la compagnie de train répétait son arigatô gozaimasu à intervalles réguliers aux usagers qui passaient la barrière.
Funabashi est le modèle parfait d’une ville de « banlieue » japonaise. Pas trop grosse, fonctionnelle. Presque aucun affichage bilingue, donc pas trop infesté de gaijin sans manières. Chaque jour, des masses de travailleurs font le transit vers Tokyo. Le vendredi soir, c’est l’arrêt obligatoire dans les bars, restaurants et karaokés.
Je devais faire le transit de la ligne Keisei à la ligne JR afin de me rendre chez moi. J’empruntai une ruelle étroite. Celle-ci offrit une vue typique d’un vendredi soir en banlieue de Tokyo. Un homme inséra quelques pièces de 100Y dans la machine distributrice, laquelle offrait un large éventail de marques de cigarettes. Malboro, Lucky Strike, Mild Seven, Peace. Il appuya sur le bouton des Hope. Hope comme dans : I hope I get cancer. Celles-ci sont plus petites que les autres, mais leur concentration de goudron est aussi élevée qu’un bloc de bitume. Pour un pays au taux de suicide record, ce devrait être leur principal argument de vente.
Je continuai ma progression dans la ruelle. À chaque fois que les portes automatiques des Pachinko parlor ouvraient, le capharnaüm des machines venait briser l’ambiance sonore de circulation, de conversations et d’employés de restaurant hurlant les promos de la soirée, faisant le pied de grue à l’entrée du commerce.
En débouchant sur une artère principale, les petites boutiques et stands yakitori à l’éclairage tamisé laissaient place aux chaînes de restaurants et aux depâto, centres d’achats aux étages multiples. Dans le kôban, une jeune office lady discute avec le policier derrière le comptoir d’accueil. Elle semble avoir toutes ses affaires. Ce doit être alors une plainte de sekuhara(1), dont elle fut fort probablement victime dans le train. Le policier note ce qu’elle dit. Ensuite, lui et son collègue accompagnent la jeune demoiselle à la station, au cas où elle repérerait le malfrat aux mains baladeuses.
Un salarymen étendu face contre terre près des escaliers menant au quai de train. Une préposée et un gardien de sécurité, assistés par un ouvrier de la ville, tentent en vain de le ramener à lui. Les japonais ivres – ceux qui sont encore conscients – sont mille fois plus sympathiques. Non seulement ils sourient, mais aussi, ils rient.
La crise, le Japon economise son énergie
Le Japon ne cesse de courber l’échine depuis les deux dernières décennies. L’économie est aux toilettes, la probabilité d’un autre tremblement de terre plane, le taux de criminalité grimpe. Alors que faire d’autre que de s’acheter un paquet de Hope, et de retourner dans sa banlieue.
1 – Sekkuhara – Sexual harassment
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