Le bakku-chûsha (バック駐車), c’est l’art de se garer à reculons. Tout Japonais autant homme que femme doivent obligatoirement en maîtriser les bases. La pratique est systématique à un point tel que ça frôle le fétichisme.
Au Japon, se garer à reculons, ce n’est ni une option, ni un choix. C’est un style de vie. Et ils en sont plutôt fiers. Nulle part ailleurs dans le monde peut-on voir autant d’insérage de véhicules dans un espace restreint maîtrisé avec une telle perfection. Même ma belle-mère (Japonaise) pourrait m’éduquer sur la technique bakku-chûsha. Ici, se garer de face, c’est même considéré comme plutôt con. C’est à se demander si ce n’est pas imbriqué dans leur code génétique.
Comme dans bien des pays, les cours de conduites sont obligatoires au Japon. La différence est que contrairement à la méthode américaine, ou les étudiants passent selon un score final, les Japonais doivent compléter chaque épreuve successivement. Échouer l’une de celles-ci signifie qu’ils ne peuvent pas progresser tant qu’elle n’est pas maitrisée. Le bakku-chûsha fait partie de la liste.
Alors, pourquoi se fendre le cul? J’avoue que c’est effectivement très pratique et plus rapide de pouvoir sortir de face, mais garer sa voiture à reculons est en soi assez complexe. Au Japon, c’est carrément ninja-esque (en fait, le simple fait de conduire une voiture à Tokyo frise l’hérésie).
On peut donc faire le lien : le bakku-chûsha est en fait une technique ninja issue de l’époque du Japon féodale. Les Japonais l’ont simplement adaptée au mode de vie moderne. Balivernes, me direz-vous avec véhémence, mais laissez-moi vous le démontrer.
Les ninjas, après tout, étaient maîtres de l’évasion. L’un des principes fondamentaux d’un ninja (ou shinobi) est qu’il doit éviter la confrontation à tout prix. S’engager dans un corps-à-corps doit rester la solution de dernier recours. Les assassins ninjas ont donc dû développer multiples techniques d’évasion et de fuites, dont plusieurs étaient des techniques de fuites préventives. Voir figure ci-dessous.
Comme on peut le voir à la figure 1.0, l’une des techniques fondamentales du ninja était de stationner sa monture à reculons pour des raisons évidentes. Nous pouvons en déduire que le bakku-chûsha tire ses origines de technique ninjas, car aujourd’hui, le shinobi urbain, c’est le salaryman et l’office lady – l’employé type de bureau. La figure suivante montre l’adaptation de la technique à la vie moderne.
Le film « historique » The Last Samurai nous donne également un indice que la technique était déjà très répandue juste avant la fin de l’ère meiji. La conversation suivante, tirée d’un des moments forts du film, le démontre bien.
Si l’on revient à notre époque, la technique est toujours enseignée aux disciples du ninjitsu. Elle fait partie intégrante des bases. Celle-ci est non seulement une composante essentielle à la maîtrise de cet art martial, mais aussi pour la survie d’un shinobi, comme le démontre la figure suivante, tiré du film « biographique » Revenge of the Ninja.
Voilà donc les preuves inéluctables que les Japonais sont maîtres du bakku-chûsha grâce à nul autre que leurs ancêtres et le ninjitsu.
Et vous, êtes-vous adeptes du bakku-chûsha?
Silhouettes : snap2objects
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