Asiatrek, du mont Saint Michel au mont Fuji, 20 000 km en vélo à voile
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C’est arrivé à tout le monde de vivre un paquet d’événements sombres en rafale et d’en avoir ras le « ponpon ». Un gros motton que certains décident de se mette autour du cou pour en finir plus rapidement ou à petit feu enchaîné à une table de bistro. Pas Laurent Houssin, un homme aux multiples vies, travail et passion. Ce journaliste libre penseur a décidé de se lancer dans un défi de 20 000km entre le mont St Michel en France et le mont Fuji au Japon. C’est sur l’impulsion d’un pari dans un bistro et d’un mal de vivre suite à la perte de plusieurs proches dont ses parents que Laurent s’est réveillé avec un mal de tête et une dette d’honneur à remplir.
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Cet article et ce podcast est paru originalement sur Getlostinasia.com |
Laurent et plusieurs voyageurs aventuriers de fond ou à vélo décident volontairement de planifier un minimum, surtout au niveau des visas, car là on peut se retrouver dans une galère rapidement et sans filet. Depuis la France, il a déjà franchi plus d’une dizaine de pays, surmonté plusieurs problèmes avec son vélo, ses caméras et ses visas dans les pays de l’est qui sont toujours en 2014 plus difficiles d’accès que dans le reste du monde.
Pas besoin d’être astrophysicien ou un routard professionnel pour partir sur une longue distance en vélo
Laurent ne s’est pas cassé la tête avec ça. Il s’est mis dans le bateau en pariant sur son projet farfelu. Certes, il a réfléchi un peu, mais pas trop. Il a gardé cette belle innocence qui fait de ces aventuriers en herbe des êtres attachants, des cousins germains ou des mortels à qui tout peut arriver. Le trajet était décidé, après il fallait décider de comment franchir ces 20 000 km. Laurent voulait un moyen de rencontrer des gens et de voyager à une vitesse raisonnable. Pourquoi pas le vélo. Mais comme lui a dit son père : « Commence par aller voir ton pote à Nantes, après tu verras ». Laurent écoute les sages conseils de son paternel et franchit les 240 km sans trop de problèmes, même qu’il passe tout droit et a franchi la barre des 1 000 km.
Je dirais que l’aventure est toujours au coin de la rue, ce n’est pas tant dans la destination que dans la manière de voyager. Je pense que l’aventure peut bien commencer en sortant en bas de chez soi, commencer son voyage en stop ou partir à vélo. Le tout, c’est d’essayer de limiter la zone de confort que tu as logiquement lorsque tu voyages pour aller plus vers les autres.
Ce petit essai sera formateur pour lui. Un vélo à deux roues conventionnel sur des centaines de kilomètres ça transforme votre postérieur en chou-fleur. Il serait mieux en vélo couché, mais qui dit couché dit moins voyant pour les automobilistes. Comme tout le monde, il a pensé au vélo solaire ou électrique, mais quand on a des problèmes, perdu sur la route, ce n’est pas évident. Un vélo à assistance électrique c’est fragile et lourd. Laurent aime la voile, alors pourquoi ne pas utiliser un vélo couché à voile. Ça permet de se faire voir, ce n’est pas trop lourd et c’est drôlement cool pour se faire des amis sur la route. Il teste un peu ses prototypes, il écoute les conseils d’un aventurier français fanatique du vélo à voile, et après peu de temps ça marche.
La forme et l’expérience se pointent au fil des kilomètres
Laurent, ce n’est pas l’ombre de Lance Armstrong, mais pas besoin de pisser bleu et de porter un maillot jaune pour manger des kilomètres. On n’a pas besoin de s’entraîner pour un marathon avant de partir. On peut très bien commencer à son rythme par de courtes distances, et au bout d’une semaine on aura atteint près de 100 kilomètres sans grande torture.
Ça me rappelle un ami tout croche de mon enfance. Un genre de punk, blanc comme un drap, pas très athlétique. Il était venu nous annoncer son départ de Québec vers Vancouver avec une vieille bécane. On riait de lui. Jamais il ne franchira 5 000 km ! Pourtant, quelques mois plus tard, je ne me souviens plus combien de temps exactement, notre « rambozo à vélo » cognait à la porte de son ami à Vancouver. Il avait franchi toute cette distance et ses difficultés avec 10 $ dans ses poches, sans jamais regarder en arrière.
Voyager en Asie autrement
En voyage, le véhicule c’est nous, le transport et la distance sont secondaires. Pour les auditeurs assidus, souvenez-vous du podcast avec mon ami Fred Germain vient nous parler de ses 3 000 km en Asie du Sud-Est. (écoutez son aventure de vélo en Thaïlande, au Vietnam, au Laos, au Cambodge et au Yunnan en Chine ici). Il nous rappelle que faire un voyage du genre, c’est avant tout rouler à son rythme et se mettre en forme tout en pédalant. Pas besoin d’avoir tout le matériel dernier cri ni tous les bidules inutiles pour se lancer vers l’aventure. Laurent a commencé avec une remorque de 40 kg et a tout laissé tomber, tranquille, pour ne prendre qu’un sac. Comme il dit en riant : « au cas où ça pèse lourd et ça ne sert jamais ».
« Les couverts en titane, on gagne quelques grammes, mais c’est du pipo. En fait, pour gagner du poids sur mon équipage, il faut que moi je perde du poids, ça serait plus facile directement. »
Le choix du véhicule ou du moyen de transport est important dans la mesure du temps et de l’argent disponibles. Avec moins d’argent, on a besoin de temps, et des rencontres au hasard qui compenseront largement le manque financier. Avec beaucoup d’argent et peu de temps, on peut s’en foutre et se faire des « selfies » en volant en première classe.
La base du voyage pour moi et pour mon ami Laurent, c’est les rencontres et la vie quotidienne du pays que l’on visite. Tant que pour moi, il est beaucoup plus difficile de faire un voyage rapide et dans un certain luxe satisfaisant. Il est certain que pour vivre une expérience inoubliable, les voyages à l’arrache à petit budget ne nous laissent pas le choix de découvrir des gens et du pays pour le meilleur et pour le pire. Un peu comme l’amour, les voyages formateurs ou exceptionnels, ça ne s’achète pas sur catalogue.
Comme me disait mon ami Vonnic dans une conversation Facebook, est-il plus chiant de perdre sa carte bleue (carte bancaire ou de crédit) ou son passeport dans un pays étranger ? On était tous les deux d’accord pour dire que perdre sa carte bleue ou tout moyen d’avoir de l’argent dans un pays lointain, c’était la plus grosse merde qui peut nous arriver. Encore là, c’est une merde qui nous fera trouver des solutions venues de nulle part ou extraordinaires.
C’est quand j’ai perdu ma carte de débit bancaire que je suis resté pris dans une « guesthouse » de Luang Prabang au Laos et que j’ai rencontré celle qui allait devenir ma femme plus tard la même année. On reviendra sur ce débat bientôt, je vous le promets. On rappellera Vonic, Laurent et quelques joyeux panellistes pour en débattre, ça risque d’être amusant.
De toute cette conversation avec Laurent, j’ai compris pourquoi ce genre d’aventurier était solitaire, mais bien accompagné. Ils sont souvent bien affichés et avec un thème ludique. Quand on s’aventure dans une galère comme celle-là sans avoir tout prévu et avec un budget restreint, il vaut mieux se faire reconnaître et se trouver des amis sympathiques à notre cause le long de son périple.
De sa ville natale de Saint-Lô en France, en Arménie, en Ouzbékistan, ou bientôt au Japon, Laurent a la même préoccupation : continuer là où il a laissé la veille. Il suit le vent sans se poser de questions existentielles. Avouez que ça fait rêver d’être sans toît ni loi, ou sans toi ni moi. Laurent a toute mon admiration. Son projet démontre hors de tout doute qu’il n’y a pas de véritables frontières entre les habitants de tous les pays du monde, mais des tranchées politiques que ce genre d’aventure permet de transpercer, au delà de nos différences et préjugés. Merci Laurent pour cette entrevue. On te suit de près et, bien sûr, on se reparle une fois que tu seras entré pour de bon en Asie ou au Japon.
Les liens liés à l’émission : « voyager en Asie autrement, 20 000 km de vélo à voile »
– Voyagez un peu avec lui en suivant sa chaîne YouTube, de l’Aventure sans tous les problèmes et les maux de dos qui viennent avec ! Suivez la chaîne YouTube d’Asiatrek et les 20 000 km en vélo couché à voile du mont Saint-Michel en France au mont Fuji au Japon :
http://www.youtube.com/channel/UChjWmksGDL-OTlkKB0vN3IQ
– Vous voulez donner quelques dollars ou euros comme pourboires pour montrer votre appréciation des vidéos et du contenu produit par Laurent et son projet Asiatrek ? C’est par ici :
https://www.tipeee.com/asiatrek-le-vaisseau-des-steppes
– Mon podcast spécial budget, coût de la vie pour 6 mois de voyage en Asie du Sud-Est :
– Podcast avec Fred Germain et ses 3 000 km à vélo en Indochine, une aventure de 2 500 km de vélo en Asie du sud-Est :
https://getlostinasia.com/1931/2500-km-biking-in-indochina/
À propos du podcast Perdu en Asie et du site
Cette semaine, j’ai été renversé. Pas par une voiture, mais par un commentaire que j’ai reçu sur un de mes précédents articles et podcasts. C’est bien moi, avec « Perdu en Asie » on a un bon karma. On a rarement des commentaires, puis quand on en reçoit un, il est explosif. Le contenu n’est pas très plaisant à lire. C’est un commentaire négatif à la limite de la diffamation sur l’un de mes invités. J’ai eu mal à l’âme en lisant ce commentaire. Je ne me sentais pas trop bien. Je fais ma petite enquête. Je verrai ce que je vais faire avec ça.
Tous les gens qui viennent en entrevue sur le podcast ne reçoivent rien et ne me donnent rien en retour. Tout se fait sur une base volontaire, sans enquête ni contrat. J’aimerais vous rappeler que nous ne sommes pas responsables de ce que nos invités racontent. Si vous rencontrez ces gens dans la vraie vie et qu’ils sont différents de ce qu’ils ont laissé transparaître, nous ne sommes pas responsables. Si vous n’êtes pas heureux pour différentes raisons, c’est à vous à leur dire ou à continuer votre route. Tout ce podcast est fait sur une base volontaire et avec la bonne humeur et l’entraide en tête.
Pour terminer, n’oubliez pas de vous abonner à notre fil de podcast sur iTunes, sur « le fil RSS », le site ou à nous suivre sur Tunein. Faites comme des milliers d’amoureux de l’Asi, devenez membre de notre page Facebook. Laissez un commentaire dans le bas, pas besoin de faire un grand roman philosophique, un commentaire bref est autant apprécié. De votre côté, êtes-vous prêt pour l’aventure ? Quel sera ou serait votre projet ludique de voyage ? Faites-en nous part, on aime ça les défis de bistro ou de cours d’école !
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