Bangkok, le gros ananas

Comme à chaque début de voyage en Asie, je suis étourdi, stressé, et j’ai mal à l’estomac. J’ai besoin de sommeil, Bangkok me saoule au sens propre et figuré.

J’ai un problème avec mon argent, j’ai perdu la trace de plusieurs centaines dollars j’ai beau chercher, mais je ne trouve pas. Il ne me reste que de l’argent canadien et ce n’est pas très utile ici. Je ne sais pas pourquoi, mais à Bangkok le jour de l’an est une fête nationale. Tous les business officielles sont fermés. Je pense au marché public, car au Laos mes amis allaient me changer de l’argent à un taux de change avantageux. L’hôtel me rend mon dépôt de 500 bath (15 $), j’achète une carte de téléphone pour appeler mon ami au Canada pour qu’il me fasse un transfert d’argent directement dans mon compte.

Les guichets automatiques fonctionnent, mais mon compte est dans le rouge. Encore 300 baths ( 10 dollars CAN) qui s’envolent en fumée pour une carte d’appel. Je réussi à rejoindre mon sauveur. Il est 8h ici, donc 20h au Canada. Je lui explique que j’ai besoin d’argent sur le champ. Il me dit qu’il ne peut pas avant 2 jours. Les banques sont fermées car c’est le weekend. Encore 3 jours, je vis à 12 heures dans le futur, attendre dans le stress du sans-le-sou, ce n’est pas évident d’être cassé a 15000 km de chez soi. Ça doit faire 3 jours que je n’est pas vraiment dormi. Le décalage horaire et le stress incessant de l’avion et des douanes ne m’a pas encore laissé tranquille.

J’entreprends ma quête pour trouver un marché public et un bureau de change de fortune. Ce n’est pas une mince tâche. Je marche dans la chaleur humide du matin avec les pieds brulants et le cerveau dégoulinant. Je tente de repérer de l’activité humaine concentrée, mais dans cette jungle urbaine qui ne dort jamais je n’y arrive pas. Je demande des informations dans mon lao, mon thaï et anglais chevrotant. Les Thaïs sont en majorité assez gentils, mais ce matin ils ne sont pas très coopératifs. Le talat sao, pardons le marché du matin, on répond plus ou moins ou on me fait signe de continuer a m’enfoncer plus loin. Il ne faudrait pas que je me perdre en plus de tout ça. Ça serait bien le bout de la merde. Je ne possède pas beaucoup de marche de manoeuvre pour trouver un taxi qui pourrait moyennant rétribution s’intéresser à moi un peu plus. Sans le savoir, je me suis joint à la quête des offrandes des moines. Un vieux sage me dit de le suivre, il se rend justement vers le marché. Je suis maintenant en route avec le moine et son jeune bras droit qui traine ses récoltes d’offrande. Je ne me sens pas vraiment à ma place. Je suis pris en sandwich entre les fidèles thaies et le vieux sage. Je continue tout de même à suivre en tentant de me faire petit. Suivre ce rituel plus que centenaire sans me faire remarquer et commettre trop de bévues me glace le sang. Je finis par expliquer au petit assistant que je me sens un peu mal et que je l’ai remercie de m’avoir aidé. Je vais continuer seul le reste de mon chemin. Je fini par trouver ce qui semble-t-il a tous les aspects d’un marché public. Plein de gens des étales de fruit et une odeur de poisson. Je me trouve des victimes et leur demande si je peux changer mon argent quelque part. Décidément, mon accent et ma présence dans ce coin leur fendent la gueule en deux. Après mûre réflexion, recherche et non-coopération. Je me dis que le seul endroit où je risque d’avoir de l’aide reste encore mon hôtel.

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J’étais perdu, mais maintenant je le suis complètement. Je n’ai pas le choix d’utiliser une arme de persuasion massive en l’occurrence des Baths. Je finis par trouver un taxi. Je négocie une course vers Khaosan road dans le quartier de freak à packsack de mon hôtel. Il me dépose dans une rue que je n’ai pas encore vue ou remarquée. Ici à Bangkok tout change et se transforme à une vitesse infernale, la rue fermée et glauque de l’après-midi devient animé, remplis de gens de toute nationalité et d’activité, le moindre coin de rue est une place de commerce et de sollicitation potentiels. J’arpente cette rue supposément célèbre pour sa faune éclatée, mais il n’y a rien qui me fait dire c’est ici la place. Je vois mon premier Mac Donald. Humm un burger ça pourrait peut-être me redonner l’appétit. Par contre, je n’ai pas vraiment les moyens pour le moment. Je marche, je marche, je trouve enfin la trace de mon hôtel. J’explique à la préposée que je dois absolument changer mon argent et que je n’ai rien trouver, elle me dit il y a une banque ouverte sur la gauche. J’y vais faire un tour, mais tout est fermé. Je retourne la voir à son comptoir, elle me dit que ça ouvre dans 10 minutes, ha bon il est quel heures câlisse, on jurait que j’ai déjà vécu une semaine depuis ce matin. Dur de dire il est quelles heures ici. Cette ville ne dort jamais. Je viens de vivre une semaine depuis mon départ. Je retourne voir la préposée encore plus hystérique cette fois. Elle me dit si tu me donnes un pourboire je vais envoyer quelqu’un pour toi. Je dis certainement ma petite dame. L’attente est interminable, je passe devant le bureau de change au coin de la rue il est maintenant ouvert. Ah! ben ça c’est le bout du bout. Va perdre une commission asteure, trop tard il est parti, elle me fait signe de m’asseoir en face pour attendre, je suis tellement fatigué est sidéré que je commence à rire seul dans mon banc. L’argent est de retour 3100 Baths pour 100 $ CAN – 100 baths de commission je suis déjà pas plus riche. Je dois remettre mes avances d’argent, mon running bill et ma chambre de la journée. Un beau 1800 bath en moins, mais enfin je redeviens un homme libre. Je pars boire un café glacé, car il fait déjà une chaleur suffocante. Le front vous pisse sans arrêt croyez moi. Plusieurs touristes ont des serviettes autour du cou et une bière entre les dents.

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Là je commence à me calmer et la fatigue me frappe de plein fouet. Je m’enfile quand même une bière de victoire et je vais pour la première fois en 2 jours dormir dans ma minuscule chambre. Il est un peu après l’heure du midi, je réussis à m’endormir malgré le vacarme des femmes de chambre. Les gens disons normaux ne dorment pas à cette heure. Je me relève et je suis un peu mieux. Je me dis qu’il faut malheureusement que je me mette au travail, fini les fouleries et toute cette bonne bière lol. Je deviens vite étourdi en marchant , je ne suis pas encore prêt au marathon.

J’avais mis mes batteries et mon enregistreur audio sur la recharge.
L’exploration de khao san road peut enfin commencer, cirque de jungle urbaine, bedaine, mauvais remix de chanson de tout genre confondu, Paki, thaï, faux indien, rabatteur de toute sorte. C’est que je pensais déjà. Je déteste cet endroit au plus haut point. Au bout d’une heure j’en est assez de cette fête foraine chaotique. Je retourne à l’hôtel et je me couche. Demain, je dois trouver d’autre sujet sur Bangkok pas facile de se coucher ici. Il y a toujours quelque chose à acheter ou à voir. Bangkok est une ville unique, les gens qui aiment les mégapoles adoreront cet endroit. On pourrait surement facilement la surnommer le New York d’Asie.

Après ça sera koh chang ou une plage pour oublier la neige et le froid du canada. Ensuite je pars au nord m’installer dans ma 2e maison le Laos.

Je me lève tôt vers les 6 a.m il fait presque noir, je recharge mon laptop en écrivant un peu ses lignes, il faut quand même travailler un peu. J’essaie de voir quelle activité je peux faire sans trop faire mal à mon budget encore restreint. Je vais manger un oeuf avec pain et confiture et un café glacé question d’essayer de rééquilibrer ma digestion. Je décide de prendre la navette fluviale sur la chao praya un des fleuves les plus importants de la ville. Bangkok jadis comportait plusieurs canaux qui servaient de rue fluviale. On l’avait même surnommé le Venise d’Asie. Aujourd’hui, il en reste quelques un, mais la majorité a été remplie pour en faire de véritables routes en bitume. Un 50 cents bien investit, le vent sur l’eau nous offre un peu de fraicheur. Le bateau amène des Thaïs et des touristes un peu partout sur le fleuve du matin au soir. Je suis bien content de n’avoir pas trop bu la veille, car le bateau brasse assez pour me donner une minuscule nausée. La vue sur les temples et édifices moderne est appréciable. Je décide de débarquer ou plusieurs étrangers descendent. Il doit y avoir quelque chose à voir par là. Je décide d’aller tout droit pour ne pas perdre l’arrêt du bateau et mon retour imminent à peu de frais. Les rues sont une véritable fourmilière, ici il y peu de touriste, peu d’attraction que des restaurants de trottoir, de magasins de truc de bijou bref une véritable marré de produit inutile, mais cute. Des travailleurs et acheteurs assiègent la rue dans un magnifique chaos. Pour réussir à traverser la rue on doit étudier le trafic et se lancer au temps opportun. Suivre un résident reste la façon la plus simple d’y arriver sans trop de dégât. J’en ai assez de cette rue qui semble à perte de vue et présente des séquences aléatoires de commerce bigarré. je retourne au bord du fleuve pour prendre un billet de retour sur le traversier touristique pour 25 baths (.75 cents) le bateau et plus grand et il contient un bon mélange de Thai et de touriste. Le bruit des moteurs et la voix anglaise thaïe du guide tourisque est franchement incompréhensibles. Vaut mieux en rire, « this is the firsst tample ». On se demande vraiment qui a contrôler ses aptitudes a parlé l’anglais.

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J’ai retrouvé l’appétit, je m’enfile un kao pad thai et un fried rice de file un beau 60 bath (2$) bien investi. Les travailleurs me trouvent vraiment bizarre avec mon langage campagnard thaï.J’ai enfin, du moins je crois retrouver l’équilibre mental et physique, je dors l’après-midi, ici en asie c’est mon temps préféré je tombe tout seul. C’est si lourd, humide et chaud, on peut rien y faire. D’ailleurs lors de ma première visite chez mon frère au laos je partageais la sieste avec potou et metou (le grand-père et la grand-mère eux sur un minuscule tapis de plastique à même le sol et moi sur un matelas de 3e qualité viva la l’asia…volontairement simple. Je prends ça plutôt mou j’essaie de me lever a deux reprises de ma minuscule chambre, mais rien n’a faire 4 heures plus tard je n’y arrive toujours pas, ho la la, 2 heures encore je réussi a me tirer de mon minuscule lit sans drap ou seul mon manteau d’hiver me sert d’appuie ou de douillette. Qu’ai-je pensé de venir avec un manteau d’hiver et des combines en Asie du Sud-est, je ne sais pas où ils vont finir ceux-là.

Quand on parle thaï ou issan(lao) les filles se sauvent. Elle comprennent que vous entendrez chacune de leurs remarques. Ici je ne suis vraiment pas leur Butterfly rêvé. Un Butterfly c’est en fait un étranger qu’une fille d’ici choisi pour lui rendre une vie meilleur. Là je vous arrête tout de suite la partie se joue des deux cotes du terrain. il y a autant de falang que d’étrangé qui viennent ici vive un rêve impossible pour la majorité. Pogné ici à Bangkok j’ai constaté qu’il y aucun fils conducteur ici tout est mélangé remixé et revendu à moitié prix. Il y a vraiment un mélange incompréhensible de culture, de langage, de style, de genre et de sexe. Je suis venu à la seule conclusion qu’il était impossible de comprendre cette ville hétéroclite. Un duty free de culture asiatique dans une marée de touriste européen, américain et s’y ils sont parmi nous les extraterrestres y sont c’est sur.

Je rejoins un nouvel ami thaï plutôt sympathique aux cheveux bleachés est plutôt gaie, ici j’attire a mon grand désarroi les gaies et leur dérivé. On va bouffer Lao y paie la facture il me dit qu’on peu aller chez lui voir son appartement qui est tout près est très petit. Si je pars en Thaïlande, je pourrais laisser mon gros sac chez lui. Ho là là pas trop sur, mais bon il sait que j’ai une copine au laos voyons voir, mais restons quand même sur nos gardes. On parle de tout est de rien il doit avoir près de la cinquantaine, il vient du sud de la Thaïlandaise sa famille fait une fortune avec les arbres a caoutchouc, il a travaillé dans la mode en étant « make-up » artiste. Il fini par s’essayer un peu, mais je lui dis que c’est peine perdue les femmes sont mon dada. Je retourne vers la maison il est 1 heure 30, les rues sont encore pleine, manger, boire nommer un plaisir qui existe tout est encore possible. Je me rends a un petit bar est je me call insouciamment un bucket(melange de whisky thai et autre mixture) je rencontre un irlandais qui est venu subir une opération compliquée pour son nez pour une fraction du prix de l’Europe. La Thaïlande c’est aussi une business médicale très bien rodée, de vrais hôtels de luxe peuvent vous opérer sans attente à des prix défiant toute compétition. Un implant mammaire à 1200 $ tout inclus, un changement complet de sexe pour 2500 $. vraiment Bangkok est le Las Vegas à rabais de l’Asie, si vous avez un peu d’argent tout est possible.

wild orchid Villa….
bonne hôtel pas chère, bonne ambiance,
250 bath (8$) chambres simples avec un fan au plafond rien de plus
près du cirque de Khao san road
tranquile dans les environs de l’hôtel
Bangkok …pas trop long, mais parfait si vous aimez New York

bobby Dennie

GetLostinAsia est édité par Bobby Dennie un canadien amoureux de l'Asie basé à Singapour qui couvre le terrain depuis 2007. visitez la page a propos GetLostinAsia is edited by Bobby Dennie a Canadian based in Singapore. I am a South East Asia travelling Junkie.I am writing and discovering asia since 2007.

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  1. sisyph

    Merci pour ce cliché de Bangkok. Ca rappelle des souvenirs; la crainte de se retrouver sans argent pendant un week-end… Lors d’un précedent voyage, dans l’avion, je me suis mis à penser à mon code de carte bleue. Ce même code qu’on utilise régulièrement au pays sans même y songer me donnait comme un doute. J’ai noté deux numéros qui me passaient par la tête à ce moment et j’ai oublié l’affaire. Les deux premiers jour, j’avais assez de liquide. Le troisième, j’ai du retirer de l’argent et j’ai repensé à ce fameux code. Devant la machine, j’ai essayé le premier que j’avais noté; pas bon; le deuxième pas bon aussi. Sans réfléchir, j’en ai fait un troisième qui s’est avéré être le bon. Sauvé…
    Je voudrai rajouter quelque chose sur ta définition du Butterfly: Les farangs sont des papillons parce qu’ils papillonnent aussi souvent de fille en fille dans certains quartiers de cette ville qui leur donnent le tournis par la profusion de ce qui s’avère des possible quand on a de l’argent…
    Au plaisir de te lire
    Sisyph

    Merci! pour ton commentaire enrichissant et tes encouragements
    Bobby Dee

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